D’une branche à l’autre

Nous voilà repartis pour une longue journée de portage- 16 km avec des sacs d’une vingtaine de kilos pour les filles- vers le camp 3, à la diffluence du glacier Edward Bailey. Nous redoutons la traversée de deux moraines mais la promesse d’un décor grandiose nous redonne de l’élan. La rencontre avec une famille de lagopèdes enchante notre départ.

Autre surprise et moins heureuse cette fois, deux pulkas remplies de matériel, nourriture, pharmacie, etc. Issues d’une expédition irlandaise datant de 2011. Nous brûlons une partie de ces poubelles, le reste, nous le ramènerons sans doute en portage. La question est posée. Nous reprenons la route à la hâte, avec l’envie de laisser ce triste paysage derrière nous. Seuls quelques rares courageux emportent avec eux des fruits secs à l’odeur douteuse…

Après le passage douloureux de la première moraine, le Mirror Wall, l’immense falaise et lieu sacré des grimpeurs, fait office de récompense. Elle que nous avions mille fois contemplé se dresse là, sous nos pieds. Les moraines se font d’ailleurs plus rares : le glacier se découvre et nous foulons avec joie un terrain fait d‘immenses bandes blanches et sculpté de bédières aux couleurs bleu turquoise ou vert émeraude.

Tout autour, d’immenses falaises, et plusieurs glaciers qui se jettent dans Edward Bailey. Lui nous accueille enfin dans sa diffluence, ce point de séparation en deux branches, une qui descend le plus bas possible et une autre qui se jette dans un lac, que nous ne tarderons pas à explorer.

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